DECOUVRIR L'ARIEGE
L'agro-pastoralisme est présent en Ariège depuis la nuit des temps; vous en découvrirez des traces dans les innombrables petites granges en pierre sèche cachées dans les forêts qui ont envahit des anciens pâturages en moyenne montagne ainsi que dans les “orris” en haute montagne où les bergers vivaient en été. L’activité se maintient dans ce département en grande partie montagneuse sans élevage intensif ou industriel.
La transhumance est encore bien vivante en Ariège : au mois de juin, c'est la montée à l'estive pour de nombreux troupeaux de moutons, vaches et chevaux.
La transhumance en Ariège
C'est le fait d'emmener des animaux domestiques (vaches, brebis, chevaux) passer l'été en haute montagne (ou estive) pour soulager les exploitations agricoles relativement étroites en Ariège, pour profiter d'herbages de qualité supérieure, en été et pour libérer de la main d'oeuvre.
Au milieu du 20ème siècle, les vaches à traire représentaient l'essentiel de l'estive. On y fabriquait le fromage sur place. Les cabanes d'estives accueillaient de 6 à 14 personnes dans des organisations collectives très élaborées. Des cochons étaient aussi monter pour être engraissés avec les sous-produits issus de la fabrication du fromage, ainsi que des brebis pour utiliser les zones inaccessibles aux vaches. Ce système hérité du moyen-âge, a perduré jusqu'au début du siècle, moment où l'industrialisation de l'agriculture et la désertification des campagnes ont plus ou moins désorganisé le système.
La vache gasconne
La Gasconne est une vache bien adaptée au relief de notre région. Par contrainte, elle a acquis une rusticité exceptionnelle dans le système transhumant et elle produit une viande de qualité.
Cette rusticité "apparente" se caractérise par différents aspects:
• des onglons durs et noirs qui lui confèrent une aptitude à la marche,
• une robe grise et des muqueuses noires, facteurs de résistance à l'exposition au soleil,
• une thermo-tolérance lui permettant de s'adapter aux amplitudes thermiques,
• une aptitude à supporter l'alternance de régimes alimentaires différents: ressources herbagères d'espaces très hétérogènes,
• et enfin, elle atteint des performances de reproduction et de qualité d'élevage élevées.
Le Cheval de Mérens - prince noir des Pyrénées
Ce petit cheval noir des montagnes ariégeoises a depuis toujours été le compagnon des "Montagnols" (agriculteurs de montagne). Doux et endurant, le cheval de Mérens possède de grandes qualités. Un village de la Haute Ariège, proche de l'Andorre porte son nom.
C'est dans les grottes de Niaux que plusieurs peintures magdaleniennes représentent des têtes, des corps de chevaux rappellant de manière saississante les traits spécifiques de la race de Mérens.
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Le Cheval de Castillon
Comme toutes les populations chevalines pyrénéennes (Pottock, Anglo-Arabe, Landais...), le cheval Castillonnais est issu de hardes sauvages très anciennes, dont les grottes ariégeoises recèlent force représentations peintes ou sculptées. Il a été, au cours des âges, imprégné de sang oriental et surtout ibérique, ce qui se lit encore de nos jours dans son expression si particulière. Les couserannais qui se souviennent parlent, émus, en patois, de la "montagnole, uo bestio pla poulido". Des chroniqueurs historiques affirment que François 1er montait un cheval du Biros (Vallée de Castillon) à la bataille de Pavie (APACC, 1995).
Les chiens de berger des Pyrénées
Il existe de nombreuses races de chiens de berger mais les plus répandues dans les Pyrénées sont le Border Collie, le Berger des Pyrénées (usuellement nommé à tort Labrit) et le Montagne des Pyrénées (le Patou).
Le Border Collie
D'origine écossaise, il est consideré par de nombreux bergers comme le meilleur chien pour rassembler et conduire les moutons, les vaches ainsi que les chèvres, les porcs et les oies.
Le Montagne des Pyrénées ("le Patou")
Tout au long de vos promenades, vous rencontrerez probablement de gros chiens blancs qui vous impressionneront peut-être par leur corpulence. Souvent appelés "pastous" ou "patous", ils sont mêlés au troupeau et en assurent la protection.
Le plus ancien auxiliaire du berger
Il fait partie du patrimoine montagnard. Utilisés en France jusqu'à la fin du XIXe siècle, il a peu à peu disparu de nos compagnes avec la raréfaction des grands prédateurs (ours, loups, lynx). Le retour naturel du loup dans le Mercantour et la réintroduction de l'ours dans les Pyrénées centrales ont suscité un regain d'intérêt pour ce type de chien.
Comment apprivoiser un berger
Il y a beaucoup d'espèces plus ou moins en voie de disparition dans les montagnes. Aujourd'hui, je voudrais parler de celle que l'on appelle communément "pâtre" ou "berger."
C'est une espèce étrange, généralement armée d'un bâton, d'un couvre-chef de formes plus ou moins diverses et d'un parapluie en bandoulière (quel que soit le temps d'ailleurs). Pratiquement, il est toujours accompagné d'un ou plusieurs chiens, souvent bruyants, mais pas toujours agressifs.
Goutets : La culture de l'herbe et de la pierre
Le site de Goutets (alt.1400 m) sur les contreforts du Massif des Trois Seigneurs dans le canton de Massat, a une vocation pastorale très ancienne, confirmée par la poussée démographique de la fin du 18ème siècle et du début du 19ème.
Les ressources alimentaires insuffisantes poussent les populations de la vallée à gagner des zones hautes tant pour les cultures vivrières que pour agrandir les surfaces de "fauche" et les pâtures par déforestation.
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Les granges à pas d'oiseau de Cominac
Ou pignons à redents, « pënau » en patois
Cominac est un petit hameau situé à 5 km du village d’Ercé, étalé sur un vaste plateau ensoleillé. Il bénéficie d’une vue panoramique exceptionnelle sur les montagnes d’Aulus et sur le massif du mont Valier. Les prés sont parsemés de granges en pierre dont les pignons ont une forme très particulière.
Beaucoup de visiteurs se posent la question : pourquoi tant de granges autour d’un aussi petit village ?